─ Chaque jour, vous poussez les portes du hall du 555 et vous vous engouffrez dans l'un des bels et grands ascenseurs. Avant ça, vous avez sûrement salué Gary qui trône à l'accueil tel un majordome d'hôtel luxueux, et vous ignorez quel est vraiment son poste ici. Gardien, peut-être ? Mais il a trop d'allure pour ce titre. Lorsque vous sortez votre badge, quelqu'un se glisse furtivement dans la cabine avant que les portes ne se referment. Elle soupire, secoue ses cheveux bruns et jette un coup d'oeil à sa montre. "
C'était moins une," souffle-t-elle avant d'appuyer sur le numéro 43. Elle remarque que vous ne l'avez pas quitté des yeux depuis son entrée. Vous rougissez et détournez le regard. Merde! C'est bien elle. Qu'est-ce qu'elle est b... "
Tu vas à quelle étage ? " elle demande, en remarquant que vous n'avez appuyé nul part, ça vous arrache de vos pensées lubriques. "
Hein? " vous lâchez, avant de vous reprendre "
Oh ! 29 ! Pardon... " elle pince les lèvres et détourne son attention de vous pour fixer les portes. Au 14ème, l'ascenseur s'arrête. Ding. Les portes s'ouvrent, et c'est un homme en pyjama qui hausse les sourcils en vous voyant tous les deux, il est gêné, mais pas tant que ça. Il dit "
Oh, vous montez?... Je vais prendre le prochain, je descends! " et les portes se referment pour continuer ce voyage.
Chaque jour quand vous prenez cet ascenseur pour vous rendre au bureau, vous vous demandez si vous allez la croiser. Chaque jour, quand elle prend cet ascenseur, elle se demande si elle est encore en retard pour sa réunion matinale.Chaque jour, quand Gary vous voit arriver, il repense à ses jeunes années au 555. Quand il était beau et vigoureux, comme vous.Chaque jour, quand ce type en pyjama veut prendre l'ascenseur pour descendre prendre son courrier de la veille, il se demande ce qu'il va bien pouvoir faire ce soir, et que cette nana dans l'ascenseur était vraiment pas mal... puis ce mec non plus !
Au 555 California Street, quatrième plus grand building de San Francisco, les destins des résidents et des employés des bureaux se croisent et s'entremêlent. Parfois même un peu plus.